Pour en finir avec l’étiquetage (deuxième partie)

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Bienvenue dans le merveilleux monde de l’industrie agroalimentaire et de la protection au consommateur ! Toutes ces bonnes intentions à vouloir renseigner les consommateurs sont bien nobles, mais peuvent parfois donner le tourni et porter à confusion.

Ce qu’on ne nous dit pas toujours, c’est que l’absence d’un ingrédient supposément néfaste pour la santé dans un produit alimentaire est invariablement remplacé par un autre (pas nécessairement meilleur) pour compenser l’absence du premier.

Mis à part les logos apposés sur les étiquettes, on nous expose une pléthore d’autres informations sensées nous aider à faire de meilleurs choix en tant que consommateurs : sans édulcorants, sans sucre ajouté, sans gras trans, faible en gras, naturel, 0% de matières grasses, etc. On met des feuilles vertes partout et tout à coup on se sent léger et on a l’impression de perdre du poids juste à lire l’étiquette ! 😉

LES APPELLATIONS COMMUNES EN ÉTIQUETAGE (appelées allégations relatives à la valeur nutritionnelle)

1. 0% de matières grasses ou faible en gras

Lorsqu’un produit affirme ne contenir peu ou pas de matières grasses, son incidence sur votre santé est considéré comme nulle. Soit. En contrepartie, certains ingrédients peuvent prendre la place qu’aurait pris ces matières grasses dans un produit alimentaire préparé. Comme le gras joue un rôle de liant, qu’il donne de la texture et contribue à la saveur d’un aliment transformé, il est souvent remplacé par autre chose comme de la gomme de guar ou de xantane ou autres liants, épaississant ou gélifiants sensés imiter la texture originale d’un produit contenant des matières grasses.

On retrouve souvent ce genre d’ingrédients dans les yogourts par exemple. Les yogourts faibles en gras ou avec 0% de matières grasses n’ont VRAIMENT PAS la même texture qu’un yogourt contenant des matières grasses. Ce sont des produits de synthèse. Ce qui veut dire qu’on a isolé par un procédé chimique une partied’un aliment dont on veut utiliser les propriétés mais sans avoir besoin de l’entièreté de l’aliment. Par ce procédé, on perd complètement les propriétés nutritives de l’aliment pour n’en conserver que son côté pratique. Pratique certes, mais pas nourrissant.

De plus, le fait de consommer des produits de sythèse n’est pas ce qu’il y a de meilleur pour la santé, considéreant l’absence de nutriments et la non-biodisponibilité de ceux-ci.

Biodisponibilité = la part d’un nutriment présent dans un aliment qui est effectivement  reconnu et assimilé par l’organisme.

Solution ? Les éliminer de votre consommation, eh oui ! Vous pouvez trouver d’excellentes sources de gras dans le règne végétal et ils ont l’avantage d’être favorables au maintient d’une bonne santé ET sont biodisponibles. L’huile de coco, l’huile d’avocat et son fruit, l’huile d’olive première pression à froid, tous les fruits à coques (noix) et les graines (lin, chanvre, citrouille, et.) contiennent d’excellentes sources de bons gras en plus d’être riches en minéraux, oligo-éléments, vitamines et protéines (pour les noix et graines).

vous aimez le yogourt et ne voulez pas en faire le deuil ? SAchez que plusieurs marque de yogourts végétaux sont en vente dans les épiceries mais mieux, vous pouvez en faire vous-même grâce à cette recette.

2. Sans gras trans

Les gras trans contribuent, avec les gras saturés, à la texture des aliments préparés en leur conférant cette sensation de « fondre dans la bouche ». Afin de donner plus de consistance aux huiles insaturées et pour en prolonger la conservation, on a inventé l’hydrogénation, un procédé industriel qui modifie la configuration des molécules d’acides gras insaturés.

Les gras insaturés sont liquides à température ambiante, contrairement aux gras saturés comme le beurre,  le gras de canard, l’huile de coco, l’huile de palme et l’huile de cacao.

L’hydrogénation est venue à la grande rescousse des gras saturés qui, par le passé ont eu mauvaise presse. Elle a ainsi permis aux margarines, composées majoritairement de canola, de soya ou de maïs (souvent OGM et pour certaines personnes, allergènes) de se tailler une place sur les tablettes réfrigérées des épiceries.  L’omniprésence des gras trans synthétiques dans les produits alimentaires transformés ont de quoi inquiéter les autorités sanitaires. On pense en effet que, au-delà d’un certain seuil (10 g de gras trans par 100 g de matières grasses, soit 10 %), les gras trans pourraient augmenter le risque d’être affecté par des troubles cardiovasculaires.

Lorsqu’un produit affirme être sans gras trans, c’est parce qu’il ne contient pas d’huile hydrogénée. Souvent, ces huiles sont remplacées par de l’huile de palme, un gras saturé végétal très bon marché.

Le cas de l’huile de palme : Cette huile n’est pas nécessairement mauvaise pour la santé dans sa forme non-raffinée. Le problème avec l’huile de palme, c’est qu’elle est presque toujours raffinée et que la culture des palmiers à l’huile entraînent la déforestation de l’environnement pour pouvoir la cultiver. La Table ronde pour une huile de palme durable (RSPO), qui regroupe producteurs et ONG, note qu’entre 1990 et 2010, 8,7 millions hectares de forêt (deux fois la région Rhônes-Alpes) ont été rasés en Indonésie, en Malaisie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au profit des cultures de palmiers à huile.

Cela crée une perte de la biodiversité en plus de diminuer l’habitat naturel d’une floppée d’animaux dont le orang-outang.La moitié des 70 000 spécimens vivants habitent en dehors des zones protégées, au sein des forêts exploitées par des compagnies forestières et des fabricants d’huile de palme.

Solution ? Les éliminer ! Choisissez de bons gras tels que proposé en 1. et apprenez à changer vos goûts en matière de gras. Il faut un peu désapprendre pour inculquer de nouveaux éléments. Même l’envie de beurre finit par passer. 😉

3. Sans sucre ajouté / édulcorants (= succédané de sucre)

Le sucre, il y en a partout ! Encore une fois, il est important de lire les étiquettes mais pas juste de les lire, il faut les déchiffrer. Tel que mentionné au point un, les ingrédients de remplacements existent et il faut savoir les reconnaître car la plupart du temps, ce sont des aliments de synthèse ou raffinés qui sont tout aussi nuisibles pour notre santé.

Le sucre blanc est un aliment raffiné. Il a été blanchi par un processus qui lui enlève ses fibres, ses sels minéraux pour permettre de mieux le stocker de le conserver plus longtemps.

Toute procédure de transformation effectué dans le but d’aider la conservation, le stockage, la productivité ou la rentabilité des aliments altère inexorablement les qualités nutritives de ceux-ci.

Le sucre raffiné est mauvais pour la santé car il ne possède plus de qualités nutritives. De plus, il est remplacé par différents succédanés de sucre qui sont tout aussi néfastes que le sucre lui même.

  • Aspartame : il se transforme en formaldéhyde (neurotoxique pour l’être humain) lors de sa décomposition et au contact de la chaleur du corps (à 40ºC et +). Il serait une des causes principales de maux de têtes, serait aussi lié à des problèmes neuropshychiatriques tels des attaques de paniques, des changements d’humeurs, etc. On en retrouve dans les boisson sucrées, dans les gommes à mâcher, confiseries, etc.
  • Ascésulfame de potassiun : Stimule malgré tout la sécrétion d’insuline, ce qui peu aggraver les symptômes d’hypoglycémie. Il serait également associé au développement de tumeurs aux poumons, dans les seins, associé à de rares types de tumeurs dans d’autres organes (thymus). On en retrouve dans les édulcorants de tables, certains laitages allégés, bonbons et gomme à mâcher sans sucre, boissons « light ou diète » et substituts de repas.
  • Sucralose (Splenda™) : Certains composants chimiques n’ont pas été suffisamment testés chez l’humain pour démontrer son innocuité et affirmer qu’il est absorbé dans le système digestif. Il aurait une incidence sur l’atrophie de la glande du thymus, la formation de crystaux dans des reins et un élargissement du caecum. Il serait aussi toxique que certains pesticides. C’est le petit sachet de faux sucre rose ou jaune retrouvé dans le contenant de la majorité des restaurants populaires.
  • Xylitol : Le xylitol est un alcool de sucre. Les alcools de sucre sont dérivés de glucides hydrogénés. Le xylitol est un des must alcools populaires de sucre en raison de sa douceur et de la similitude de saccharose. Xylitol est utilisé dans des centaines de produits alimentaires. Malgré sa popularité, cependant, la substance peut avoir des effets secondaires. Sous forme pure ou dans un produit, il peut causer des ballonnements, des douleurs et des crampes. Consommer plus de 40 grammes en une seule journée peut causer une diarrhée grave.
  • Saccharine : Les aliments contenants de la saccharine ne portent plus un étiquetage stipulant que « l’utilisation de ce produit peut être néfaste pour la santé ». La FDA a révoqué l’étiquetage en 2001 car cet aliment n’a pas fait l’objet d’un lien direct avec avec les risques de développer un cancer. Il peut par contre être très néfaste pour le système rénal. En plus d’être utilisé en alimentation, il est également utilisé lors de la composition de certains médicaments comme l’acétaminophène (Aspirine).
  • Stévia : La Stevia est un édulcorant extrait d’une plante herbacée qui pousse au Paraguay et au Brésil (la plante ressemble à de la mélisse). Le processus d’extraction est un processus très proche de celui que subit le sucre extrait des betteraves. L’action principale de ce processus d’extraction est de faire macérer les feuilles dans de l’eau puis de filtrer afin de séparer le liquide des feuilles et celui des tiges.
    Le liquide extrait est ensuite purifié puis, tout comme le sucre, cristallisé. La Stevia est tout comme le sucre un produit naturel qui a subi une transformation. Pour cette raison, il n’existe pas d’extrait de stevia ayant le label bio. Il a un pouvoir sucrant important mais un indice glycémique nul c’est pourquoi il est très intéressant pour les personnes hypoglycémiques et diabétiques. Comme tout produit raffiné, il n’est pas bon à consommer régulièrement et si vous le consommez, préférez la version séchée (de couleur vert feuille), en poudre.

Il faut faire attention à l’allégation sans sucre ajouté dans le sens où il se peut que votre jus de fruit ne contienne pas de sucre ajouté mais qu’il soit tout de même sucré, car les fruits contiennent du fructose, un sucre naturellement présent dans les fruits.

Le sirop de glucose ou glucose-fructose est aussi un aliment de remplacment du sucre qui fait encore plus de ravages que celui-ci. Extrait du maïs, il a un pouvoir sucrant important et le corps stocke rapidement les surplus sous forme de lipdes. Pour en savoir plus sur le glucose-fructose, Toxic de William Reymond est un livre plein d’informations à ce sujet.

Solution ? Transformez vous-mêmes vos aliments et ajoutez de bons sucres : fruits séchés (dattes, figues), miel, sirop d’érable, sucre de coco, sirop d’agave, etc. Diminuez les jus de fruits en boîtes et faites vos propres jus.

4. Faible en / sans sodium

Si cette allégation est présente sur l’étiquette, c’est que le produit contient moins de 5mg par 100g d’aliment (en ce qui concerne l’allégration SANS sodium) ou moins de 140mg par 100g d’aliment (pour l’allégation faible en sodium).

Le sel sert à la conservation des aliments mais aussi, et dans la plupart des cas, comme rehausseur de goût. Attention car dans la liste des ingrédients peuvent se cacher un remplacement, un autre rehausseur de goût qui, pris régulièrement, pourrait être négligeable pour la santé.

  • Glutamate monosodique (GMS ou MSG en anglais, E621). Il semblerait qu’aucune étude n’ait conlu que le GMS soit néfaste à la consommation. Malgré tout, plusieurs personnes ont développé une intolérance à cet aliment (appelé aussi syndrôme du restaurant chinois), provoquant maux de tête, pressions faciales, douleurs thoraciques et nausées.Voici d’autres noms qui pourraient cacher du glutamate monosodique sur les étiquettes :
    • natrum glutamate,
    • gélatine,
    • protéines ou huiles végétales hydrogénées,
    • certaines huiles de mais,
    • extrait de levure
    • levure ajoutée,
    • Assaisonnement (lorsqu’il n’est pas défini),
    • « Arôme » Naturel,
    • Attendrisseur Naturel de Viande.
    • Ajinomoto (nom de marque japonais de l’Umami)

  • Les noms suivants en contiennent SOUVENT : Extraits de malt, bouillons, arômes de malt, arômes artificiels, arômes naturels, arômes naturels de pors ou de poulet, extrais d’épices, protéines de blé, dans de nombreux assaisonnements ou épices, maltodextrine, sauce au soja, produits fermentés ou fortifiés aux protéines, acide citrique, sirop de maïs, arôme de caramel.

    Ceux-ci pourraient contenir du GMS: Protéine de soja, isolat de protéines de soja, protéines de blé, carragheens, enzymes, protéines de lait ou encore protéines de riz ou d’avoine.

Solution ? Réduire sa consmmation d’aliments transformés et faire la cuisine soi-même en prenant soin de choisir du sel non raffiné, qui contient encore de bons minéraux et en ayant de surcroit la possibilité de contrôler la quantité de sel ajouté dans les recettes maison.

Nous avons besoin de sodium et d’iode pour rester en santé, mais notre alimentation ultra transformée en contient beaucoup trop. Faire ses sauces, vinaigrettes et autres assaisonnements permet de réduire les apports en sodium.

Il est également important de consommer suffisamment d’aliments riches en potassuim, qui aide à éliminer le sodium.

5. Sans agents de conservation

Des agents de conservation, il y en a vraiment beaucoup. On a cependant beaucoup entendu parler des effets néfastes de certains d’ente eux comme les sulfites (présent dans le vin pour éviter qu’ils tournent lors du transport et pour stopper la fermentation et assurer la conservation du vin ou pour fixer la couleur des fruits et légumes séchés) et les nitrites (présents entre autres dans les charcuteries pour empêcher le brunissement de la viande et assurer leur conservation).

Selon les recherches, les nitrates en tant que tels ne seraient pas cancérigènes. Les nitrites seraient également inoffensifs tant et aussi longtemps qu’ils ne se transforment pas en nitrosamines. Les études ont toutefois bien démontré que les nitrosamines causent le cancer chez les animaux.  En théorie, les nitrites qui entrent en contact avec les amines des aliments (par exemple, ceux que l’on retrouve dans les fromages et la viande) sont transformés en nitrosamines, des molécules potentiellement cancérigènes chez l’humain.  D’une part, les risques seraient associés au contenu en nitrosamines de certaines salaisons. D’ailleurs, la cuisson prolongée et à haute température des salaisons (bacon et jambon) favoriserait la production de nitrosamines.

Il y a d’autres conservateurs que l’on retrouve habituellement dans les cosmétiques et les produits d’hygiène personnelle. Tous les ingrédients finissant par « parabène » entre autres. Ceux-ci pénètrent facilement dans la peau et sont suspectés d’interférer avec les fonctions hormonales (perturbation endocrinienne). Des preuves en nombre limité suggèrent que les parabènes peuvent imiter l’œstrogène, la principale hormone sexuelle féminine. Dans une étude, des parabènes ont été détectés dans des tissus de cancer du sein humain, ce qui soulève des questions sur une possible association entre les parabènes présents dans les produits de beauté et le cancer. Les parabènes pourraient également interférer avec les fonctions reproductrices mâles. De plus, des études indiquent que le méthylparabène appliqué sur la peau réagit avec les UVB, provoquant le vieillissement accéléré de la peau et endommageant l’ADN.

Certains conservateurs sont naturels comme le jus de citron et de gingembre, le sel, le vinaigre, la vitamine E, etc. Ils sont plus familiers car à portée de main pour un usage alimentaire domestique. Il est préférable de se tourner vers ce genre de conservateurs lorsqu’on fait la cuisine ou nos propres cosmétiques à la maison.

La leçon ? TOUJOURS lire les étiquettes si on veut s’assurer de ne pas consommer d’ingrédients néfates pour sa santé. Ce sont de petites quantités mais réunies toutes ensembles et consommées quotidiennement, ça commence à faire beaucoup.

Ouvrez l’oeil !

Certaines allégations relatives à la valeur nutritionnelle n’ont pas été mentionnées ? Écrivez-moi pour me les partager afin d’enrichir l’article.

Sources
https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/comprendre-etiquetage-aliments/allegations-nutritionnelles.html
https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/comprendre-etiquetage-aliments/allegations-relatives-teneur-nutriments-qu-elles-signifient.html
http://alimentation-generale.fr/sciences/etudes/english-le-raffinage-alimentaire
http://www.sweetpoison.com/aspartame-sweeteners.html
http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/ArticleComplementaire.aspx?doc=que_sont_les_gras_trans_do
http://www.terre-acadie.com/Xy5L8kjb.html
http://www.nationalgeographic.fr/13221-ce-quil-faut-savoir-sur-lhuile-de-palme/
http://www.naturopathie-holistique.fr/aspartame-et-glutamate-monosodique-15-103.html
http://www.extenso.org/article/le-glutamate-monosodique-gms-presente-un-danger-pour-le-consommateur/
http://michelmatte.com/le-glutamate-monosodique-definition-et-danger-2eme-partie/
http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/securit/addit/list/11-preserv-conserv-fra.php
http://www.extenso.org/article/les-nitrates-et-les-nitrites/
http://davidsuzuki.org/fr/champs-dintervention/sante/enjeux-et-recherche/substances-toxiques/les-parabenes-methylparabene-butylparabene-ou-propylparabene/

Auteur : Sylvia Beaudry

Amoureuse de manger 100% végétal, transmetteuse d'idées et allumeuse de consciences.

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