Quiconque a des enfants en âge d’aller à l’école se doit de faire face à cette réalité. Et plus ça va, plus ça devient un casse-tête…
Hier matin dans la Presse paraissait un article sur une commission scolaire à Montréal levant l’interdiction des aliments allergènes à l’école. Fini les collations ou lunchs confisqués liés aux aliments allergènes qu’ils pourraient contenir. Soulagement pour les uns, inquiétudes pour les autres. Cette levée d’interdiction étant effective uniquement dans la CSDM de Montréal, elle porte tout de même à réfléchir sur le sujet.
Étant moi-même parent d’un enfant (qui n’est pas allergique soi-dit en passant), j’ai eu aussi à relever le défi de constituer des boîtes à lunchs « sécuritaires » pour l’école. Lorsqu’on est végétalien, il est clair que les noix et graines (si on n’est pas allergique, bien entendu) font partie intégrante de l’alimentation. Il faut donc être doublement vigilant et cela limite encore plus les options.
L’entrée à l’école primaire se fait donc sous le signe de la prudence au niveau alimentaire et il ne faut surtout pas l’oublier sinon c’est fiston qui est privé de collation (OU PIRE, de son lunch !) et aucun parent ne souhaite que ça arrive. Pourtant, une fois au secondaire, aucune mention des aliments allergènes, cette directive disparaît comme par magie, pouf !
Pourquoi faisons-nous tout un plat de cette situation au primaire et non au secondaire ? Les enfants allergiques du primaire poursuivent également leurs études et pourtant, pas de police de la barre tendre dans les corridors des écoles secondaires…
De là ma réflexion : manquons-nous de confiance envers le niveau de responsabilité que nous pouvons octroyer à nos enfants au primaire ?
Le fait d’interdire de la bouffe allergène à l’école ne va-t-il pas en contresens de notre devoir de parent envers nos enfants, c’est-à-dire, les éduquer et donc de les informer de ce genre de réalité dans leurs écoles ?
Les parents d’enfants allergiques informent très bien leurs enfants, il en va de leur sécurité. Il serait bien que ce genre d’information circule et fasse partie d’une prise de conscience de la part de tous les enfants dans les écoles primaires. Cela leur donnerait une responsabilité par rapport à leurs petits camarades allergiques et ils seraient alors conscients que le fait de partager leur lunch pourrait les mettre en danger.
En interdisant ces aliments, je trouve qu’on enlève l’opportunité à nos enfants d’être responsables face à cette situation. Sans vouloir en faire de petits adultes, je crois que de les conscientiser serait bénéfique pour eux et éviterait de les infantiliser.
Je peux comprendre que ces mesures ont été prises par sécurité mais il y a beaucoup de choses qui sont faites pour des raisons de sécurité qui ne font qu’imposer un contrôle contraignant et empêcher le libre arbitre et l’utilisation du bon jugement dans nos collectivités, dans notre société. Infantilisons-nous notre société par tant de mesures de « sécurité » ? Est-ce que les autorités manquent de confiance envers leurs citoyens ?
Considérant que les allergènes se multiplient de façon exponentielle, que certains contenants ne sont pas autorisés, il semble de plus en plus difficile d’offrir des repas et des collations variés et équilibrés sans transgresser un règlement scolaire en lien avec la bouffe.
Malgré les inquiétudes des parents d’enfants allergiques (je comprends très bien et je compatis), je crois tout de même qu’il serait sain pour nos petits humains que ce changement se fasse afin de les conscientiser et de les aider à prendre leurs responsabilités autant dans de petites choses (comme faire son lit tout seul, vider sa boîte à lunch quand on revient de l’école, aller porter son assiette quand on a fini de manger, etc.) que dans les grandes. Ce faisant, nous dépassons nos peurs et nous laissons la chance à nos enfants de nous prouver que nous pouvons avoir confiance en eux.
Ne sous-estimons pas le potentiel de conscience de nos enfants. ♥
Source photo : http://www.lametropole.com/article/tendances/sante-beaute/les-allergies-alimentaires
Je comprend bien le questionnement et je suis pas mal d’accord avec votre texte mais, êtes-vous bien certaine que nous pouvons faire confiance à nos jeunes enfants du premier cycle au primaire? Vraiment certaine? Si la question se pose…
C’est l’objectif dans l’écriture de cet article, posons-nous la question ! Sommes-nous trop limités dans notre pensée ? Est-ce possible d’élargir notre façon de voir nos enfants ? Est-ce que nous ne vivons pas dans une société de peur qui nous pousse à tout surprotéger ? Posons-nous la question ! 🙂
Reste que c’est relatif. Ma voisine fait « très » confiance à sa fille de 8 ans. C’est pour ça qu’on la voit dehors à 5° pas de soulier, jamais habillée. C’est pour ça qu’elle est obèse, elle mange quand elle a faim. C’est pour ça qu’elle a toujours des sucreries en bouche, peu importe la journée, c’est son corps qui lui demande. À un moment donné, étant responsable de nos enfants, on doit prendre des décisions. Je suis convaincu qu’ils en ont besoin. Je suis ouvert pour « élargir la façon de voir nos enfant » du moment où l’on peu définir cette idée floue.
Je crois que vous confondez « être permissif » et « faire confiance ». Un parent qui donne du sucre à son enfant sous prétexte que son corps le demande se ferme les yeux sur sa responsabilité en tant que parent de fournir une alimentation saine à ses enfants. Il est évident que « faire confiance » est ici lu dans un contexte où l’enfant est amené par ses parents à discuter de cette situation pour prendre conscience de cette réalité, pour être informé. Si ce n’Est pas lu dans ce sens, l’article peut être mal interprété. Si le personnel de l’école laissait faire les enfants selon ce qui leur semble bon, nous aurions de sérieux problèmes. Ce qui est énoncé dans cet article est en lien avec l’éducation à plusieurs niveaux. Éduquer des enfants est complexe et je crois que ce type de prise de conscience pourrait en faire partie.