Mardi soir dernier avait lieu une conférence sur le bien-être psychologique des véganes/ végétaliens. Comme je n’habite pas Montréal, je n’ai pas pu y assister mais j’aurais bien aimé.
Aujourd’hui, il y avait un article sur le site de Radio-Canada qui faisait un retour sur cette soirée et les épreuves que doivent subir les véganes qui vont à l’épicerie. Cauchemars, insomnie, moqueries, les véganes semblent trouver leur mode de vie dur.
Peut-être que je suis un tough cookie (même si la détresse animale me touche au plus haut point) mais je ne suis pas bouleversée à l’extrême lorsque je vais dans une épicerie et que je passe le rayon des viandes. Pourquoi ? Parce que je comprends que tout le monde n’est pas rendu à la même place que moi, même si pour moi c’est un non-sens et un manque de respect fondamental que de couper en morceaux un autre être vivant quand on sait qu’on peut trouver nos sources de nutriments ailleurs.
De plus, je fais aussi le lien avec toute forme de mauvais traitement des groupes plus faibles, pas juste les animaux parce qu’ils n’ont pas de voix, mais aussi les femmes, les enfants, les personnes handicapées ou à mobilité réduite, etc. Tout ce qui a trait au spécisme (privilégier une espèce animale pour une autre en affirmant qu’elle mérite plus de respect ou la vie qu’une autre) me touche et j’inclus ce type de jugement et de comportement dans le même bateau que le sexisme et le racisme. Même combat : les droits des uns sont bafoués au détriment des droits des autres.
Mais reste que je comprends que personne n’est rendu à la même place. L’alimentation est politique, éthique, sociale et culturelle, elle touche à beaucoup d’aspects de la société et c’est pourquoi un choix comme le véganisme dérange car il remet en question beaucoup de choses. Je n’ai donc pas envie de faire du psoriasis parce que je vois des steaks dans des étalages, c’est aussi mauvais pour ma santé que d’en manger car je m’exposerais à beaucoup de trop de stress !
Je ne peux donc pas prendre sur moi la responsabilité de toute la souffrance qui existe sur la planète, autant en finir tout suite et on n’en parle plus, c’est trop lourd !! Je crois qu’en tant que végane, il faut changer son état d’esprit pour cesser de vivre de la détresse psychologique. Il faut voir le verre à moitié plein et même si on est bien motivés, se rendre compte que le verre n’est pas qu’à moitié plein, IL EST PLEIN (d’air et d’eau) !!
C’est moi la granole du bureau, la weirdo qui mange des smoothies au déjeuner dans des pots Mason pet qui se fait des plats capotés avec des ingrédients que personne ne sait que ça peut se transformer ainsi et j’en suis fière. Bon, c’est vrai que personne ne vient m’insulter à tous les repas, mais je ne prêche pas non plus pour essayer d’endoctriner mes collègues, je m’assois, je mange, on me pose des questions et je réponds poliment. Ça donne lieu à des discussions intéressantes et tout le monde a une opinion sur le sujet. Parfois c’est erroné, mais c’est souvent par manque de connaissance. Je partage mes connaissances et je sème à tout vent, on ne sait jamais, parfois ça porte fruit !
Quand on parle de véganisme, on parle de prise de conscience, d’ouverture. Pleins de gens ne sont pas prêts à le faire car leur égo n’accepte pas cette réalité. C’est un changement qui bouleverse le quotidien, les achats, les endroits fréquentés, le cercle d’amis, beaucoup de choses se mettent en place et se transforment. On recherche la compagnie de gens qui ont la même conscience, le même désir d’agir pour le bien-être de tous et c’est normal. Mais reste que c’est une démarche personnelle et que parfois, ça prend du temps avant de se mettre en place.
Malheureusement, il existe sur terre des personnes foncièrement méchantes. Mais même ces personnes méchantes ne devraient pas nous atteindre. Si elles sont méchantes, c’est qu’elles ont peur de la différence, c’est qu’ils manquent d’information, c’est que d’autres humains autour d’eux ont été méchants avec eux, c’est peut-être parce qu’ils manquent d’estime de soi, de confiance, qu’ils ont manqué de l’amour de parents bienveillants, que savons-nous sur les autres pour les juger, qu’ils soient omnivores ou non, méchants ou pas ?
Lorsque l’on fait un choix, on le fait pour soi. Il faut accepter que ce choix ne sera peut-être pas toujours bien accueilli. L’empathie, il faut l’avoir autant pour les humains que les animaux. Nous sommes tous importants. Les animaux ne le sont pas plus que nous, nous avons tous un rôle à jouer.
Il faut aussi garder à l’esprit que la meilleure façon de se créer des soucis et d’être déprimé c’est de ne pas être dans le moment présent en nourrissant des pensées négatives et tristes à l’égard de ce qui se passe à l’extérieur de nous.
Oui les documentaires alarmistes d’animaux en détresse sont là pour faire réfléchir. Une fois passé par là, le sujet est compris et intégré, pas besoin d’y retourner. Maintenant, qu’est-ce qu’on peut faire pour changer les choses ? Sûrement pas en faire des cauchemars et de l’insomnie, ça ne sert personne et ça bouffe de l’énergie.
Voir les avancées dans les mouvements qui se créent, partager ses idées, rencontrer des gens motivés, se faire des popottes collectives véganes, lire des articles trippants sur Manger du bon manger, y’a plein de choses qu’on peut faire pour rester positifs. 😉 Déjà, si vous avez fait ce choix, vous faites preuve d’une force que plusieurs n’ont pas encore découverte. Vous vous êtes relevés les manches et dit : c’est assez ! Vous avez opéré des changements dans votre alimentation et dans votre consommation qui nécessite une grande force. Pour la majorité, sortir de ses pantoufles, de sa zone de confort est un mouvement que peu se permettent. Alors réjouis-toi et sois fier et heureux de vivre ce mode de vie !
Gandhi l’a dit : sois le changement que tu veux voir apparaître dans le monde. Pour les autres, lâche prise, tu n’as aucune prise sur leur choix, laisse aller !
Source photo : http://www.psyris.be/depression-signes-symptomes-causes/