On va arrêter de se conter des histoires sur l’élevage. M’a te parler dans le blanc des yeux, face à face parce que peut-être que tu le sais pas tout ça. Je ne te chicane pas tu sais, je te parle avec mon coeur d’humain sensible et conscient de ce qui l’entoure.
Ça se peut que tu sois pas rendu là toi dans ton chemin de vie. J’te juge pas. Ça serait dommage que tu te sentes pointé du doigt. Mais si jamais ce texte te sonne une cloche, tant mieux. Si tu retournes à tes affaires en ne t’en souciant pas, c’est pas grave non plus, t’es pas rendu là. Y’a peut-être quelqu’un, une situation ou autre chose dans ta vie qui vont te faire réfléchir là-dessus plus tard sur ton chemin. Chacun son rythme, chacun sa route. Si je te bouscules dans tes convictions et que ça te rebute, j’aurai rien perdu à part d’avoir essayé. 😉 Si je te brasse la cage et que ça tombe que tu es ouvert et sensible à ce sujet, alors super, je suis heureuse d’avoir pu te faire réfléchir et t’emmener un peu plus loin dans ta réflexion.
1. L’élevage, qu’il soit industriel ou à petite échelle n’est pas durable au niveau environnemental
L’élevage nécessite des espaces agricoles pour faire pousser de la nourriture pour les animaux, ce qui enlève de l’espace pour faire pousser de la bouffe pour les humains et Dieu sait qu’il y en a une méchante gang sur la planète qui ne mange pas trois repas par jour !!
Il nécessite des ressources énergétiques : eau, électricité (pour le chauffage et l’éclairage et l’alimentation des machines), pétrole (tracteurs et autres), en plus de générer eux aussi des déchets à gérer (fumier) qui sont riches en méthane et en phospore, ce qui augmente les gaz à effet de serre et acidifie les sols.
De plus, ces animaux sont souvent en vie plus longtemps que leurs congénères industriels, ce qui nécessite nourriture et ressources sur une plus longue période de temps, ce qui est encore plus énergivore même si c’est à petite échelle.
Autant nous avons eu recours à la viande au cours de notre évolution humaine pour survivre, autant je crois qu’aujourd’hui, si nous voulons survivre sur cette planète, il est primordial d’arrêter d’en consommer et de changer nos habitudes qui sont hyper destructrices pour notre environnement. C’est comme si on mettait le feu à notre propre maison, ça ne fait aucun sens.
2. L’objectif est le même : la souffrance et la mort
Malgré le fait que ces animaux ont une belle qualité de vie au cours de leur existence (on parle des sujets qui ont la chance de vivre dans une ferme plus artisanale), ils finissent tous à la même place (il n’y a pas d’abattoirs « bios » ou sans cruauté, un abattoir, ça reste un abattoir) et finissent tous morts et découpés en morceaux. Nous ne devrions plus avoir à tuer en 2016 (animaux ou humains, peu importe, c’est la même bataille).
Chaque animal qui habite une ferme d’élevage (que ce soit pour la viande ou la fourrure) n’y est pas par sa volonté, il y est contre son gré. Il y est confiné. On lui offre des ressources, on en prend soin de lui comme on le peut (parfois ça coûte cher les soins et c’est la première chose sur lequel on coupe, le véto, il charge cher de l’heure et les médicaments pour les animaux aussi coûtent cher…), mais il ne peut pas vivre pleinement sa vie d’animal à sa guise.
3. Parce que favoriser une espèce pour une autre, c’est être spéciste (sans le savoir)
Tu sais pas ce que ça veut dire le « spécisme » ? C’est un nouveau terme qui a vu le jour il n’y a pas si longtemps. Tout comme le sexisme favorise un sexe pour un autre, le racisme une ethnie pour une autre, le spécisme favorise une espèce par rapport à une autre. Pourquoi tu manges du porc, du boeuf ou du poulet et que tu ne manges pas ton chat, ton hamster, un écureuil ou ton chien ? C’est là que le spécisme entre en ligne de compte. On se dit qu’une espèce vaut plus la peine d’être en vie qu’une autre.
Sur quel raisonnement on se base pour affirmer une telle chose ? Souvent sur l’aspect émotif qui nous relie avec les autres animaux. On trouve un bébé chien cute, on adore les chats, certains sont abivalents pour des espèces comme les lapins ; on les adore et on les trouve mignons, d’autres voudraient en faire un civet… Il y a également une raison culturelle à tout ça. En Chine, on mange du chien mais pas ici. En Thaïlande on apprête le serpent, on boit leur sang, etc.
4. Se fermer les yeux, c’est fermer son coeur et sa conscience
C’est aussi ce qu’on appelle la dissonnance cognitive. Ça veut dire qu’on trouve toute sorte de bonnes raisons pour justifier un comportement qui n’est pas nécessaire ou qui pourrait être modifié. Exemple : je n’ai pas besoin de m’acheter ce pull mais je l’ai acheté pareil, il était en vente. Un rabais pareil, ça ne se reproduira plus jamais et puis de toute façon j’en avais pas de pull de cette couleur, etc. Autre exemple : je mange de la viande parce qu’il faut manger des protéines dans la vie, c’est dans notre nature humaine de manger de la viande voyons et puis, ces animaux-là, il faut bien qu’ils servent à quelque chose !! Encore : oui mais moi je mange des animaux issus de l’agriculture biologique, élevé au grand air, ils ont une vie heureuse alors je n’ai rien à me reprocher…
Toute cette violence, ce sang versé et cette souffrance engendrée (même les animaux qui ont eu une belle vie peuvent se faire « rater » au moment de l’étourdissement et se ramasser blanchis, évicérés ou égorgés vivants), ne nous aide pas à rester connectés avec notre nature d’êtres sensibles, on s’endurcit, on ferme les yeux, on ne se soucie plus de l’autre.
Ici c’est des poules, des vaches ou des cochons, mais ça peut aussi bien être des minorités dans notre société qui sont vulnérables également, sur qui on ferme les yeux et on s’endurcit : nos premières nations, nos vieux, nos enfants, nos handicapés, nos immigrés, tous ces gens qui sont abusés dans un esclavagisme lié au travail (je pense aux couseuses en Inde, aux pêcheurs de crevettes en Thaïlande, aux travailleuses du sexe enrôlées contre leur gré partout à travers la planète, etc.), les femmes, les homosexuels, les transgenres, etc.
5. Parce que le féminisme peut s’appliquer jusqu’ici
Des milions de femmes chaque jour se battent pour leurs droits d’être égales aux hommes, d’être seulement considérées des humains et pas des « morceaux de viande » (ah tiens donc, quelle comparaison qui tombe à pic).
Tu trouve ça pas évident tous les jours d’être femme ? Tu veux pas être une vache à lait ni une truie gestante en milieu industriel.
Chaque vache qui donne du lait ne donne pas du lait pour le fun, c’est parce qu’elles ont mis bas un petit dont elles ont été séparées seulement quelques minutes après la naissance de celui-ci. Elles le pleurent et l’appellent pendant des jours. Mais non, le lait c’est pas pour les bébés vaches, c’est pour les humains. Et comme elles finissent par cesser de faire du lait, il faut bien les engrossir pour qu’elles fassent un autre petit pour continuer de produire du lait. Et ça ne se fait pas par l’opération du Saint-Esprit. C’est comme si elles étaient violées à répétition. Chouette han ?
Les truies en gestation sont également prises dans des cages de gestation, les empêchant de se lever et de bouger. Lorsqu’elle ont mis bas, même scénario, les petits sont entassés dans un espace serré et maman ne peut même pas les laver, les regarder, les toucher, elle est prise dans cette position latérale pour ne servir qu’à une chose : être un garde-manger et allaiter ses petits jusqu’à ce qu’il soient retirés de là pour grossir loin des doux yeux de maman. Elles sont elles aussi engrossies à répétition, contre leur gré, fatiguant leur système et les épuisant en quelques années alors que ces animaux peuvent souvent vivre jusqu’à deux décennies s’ils sont bien traités et heureux. Mais on n’en prend pas soin pour qu’ils aient une vie épanouie, on les veut dans notre assiete.
6.Parce que les animaux sont des concitoyens pas des biens meubles
Tu vois, cette réflexion se rend hyper loin et est très holistique (dans le sens où elle fait partie d’un tout, ce n’est pas un dossier isolé). Y’a pas de pyramide avec l’humain tout-puissant au top, on est dans un cercle qui tourne et qui se nourrit en son propre sein. Tout est sous forme de cycle dans la vie : les saisons, les marées, l’eau, la lune, l’apparition, la croissance et la fin de la vie, etc.
On est tous dans la même galère et on doit prendre soin les uns des autres, ce qui inclut les plus faibles et ceux qui n’ont pas de voix, comme nos « concitoyens » les animaux. Nous partageons le même territoire, nos cohabitons à différents niveaux (élevage, domestique, sauvage). Les animaux d’élevage pourraient disparaître ou seulement être conservés pour le patrimoine terrestre et la diversité des espèces, on ne se porterait pas plus mal.
Une compassion et un respect mutuel pour les habitants de la planète qui partagent les mêmes territoires sont des qualités essentielles pour pousser plus loin la conscience et l’évolution de l’humain sur la Terre selon moi.
Source image : http://www.optiboeuf.coop
Salut!
Très bon article. Je voulais cependant relever deux petites erreurs. Premièrement, au Maroc, ce n’est pas vraiment commun de manger de la cervelle d’agneau. Peut-être plus qu’ici, mais tout de même, c’est assez rare. Deuxièmement, Les travailleuses du sexe (et non »prostituées » ne sont pas toujours exploitées, elle ont en fait un travail comme un autre. C’est comme de dire que tous les travailleurs d’usine sont exploités, partout dans le monde! Oui, il y a beaucoup d’endroits ou c’est le cas, mais un des points que les associations de Travailleuses du sexe défendent est le droit à la reconnaissance de leur travail comme un travail légitime, et donc ne pas assumer qu’elles y sont toujours forcées violement.
Pour le reste l’article est parfait, et si il peut pousser plus de gens au végétalisme, l’objectif sera atteint!! 🙂
Merci j’apporterai les modifications nécessaires. Néanmoins, pour ce qui est des travailleuses du sexe, il y a en beaucoup qui se font prendre au piège dans des gang de traffic , des filles qui fuguent, qui veulent changer de décor et elles se ramassent àa traviller pour un « pimp » contre leur gré. Ce nest pas TOUTES les travailleuses du sexe qui sont consentantes.