Dernièrement, j’ai fait l’acquisition d’un nouveau bouquin, celui de Martin Gibert qui s’intitule Voir son steak comme un animal mort. Quel titre ! On ne peut le nier, avec une telle entête, Gibert met la table dès le départ. Attache ta serviette à mains comme il faut, on part pour un petit tour philosophique dans le monde de l’éthique animale.
Ce que Martin Gibert nous propose en quatre volets, c’est d’examiner la question de l’éthique morale (est-ce moralement acceptable de manger de la viande ?) et de l’éthique environnementale (est-ce écologiquement viable et durable de manger de la viande ?). Il nous explique également ce qu’est la dissonance cognitive par rapport à ce sujet (par exemple, pourquoi je n’ai aucun problème à manger bœuf, porc, poulet, veau, agneau, etc. mais que de manger un chien, un cheval, un cochon d’inde ou un chat me pose problème ?). Il fait également le parallèle entre le spécisme (discrimination faite envers les êtres d’une autre espèce en ne leur accordant pas les mêmes droits et la même valeur) et d’autres types de discrimination comme le sexisme, l’hétérosexisme (discrimination selon l’orientation sexuelle), le racisme, le capacitisme (discrimination selon les capacités / handicaps physiques d’une personne) et autres.
PENSER EN DEHORS DE LA PETITE BOÎTE
Ça faisait longtemps que j’avais lu on bon livre qui pousse mon questionnement à ce sujet encore plus loin. Je dois dire qu’après ce bouquin, je vois d’un tout autre angle la place que l’on laisse aux animaux dans ce monde qui est aussi le leur.
De plus, j’aime beaucoup comment l’auteur démontre que le véganisme n’est pas un monstre sectaire élitiste qui condamne mais une réalité possible qui est plus que souhaitable dans un monde luttant pour sa survie face aux changements climatiques et à la surpopulation mondiale (faudra bien les nourrir tous ces gens, non ?).
Ce livre a également bien confirmé mon opinion concernant mon choix alimentaire et m’a également offert force et arguments supplémentaires pour échanger avec toute personne qui se questionne sur ce mode de vie sans cruauté.
Je vois les animaux et tout être vivant comme faisant partie intégrante de la planète. L’être humain ne trône pas au sommet d’une pyramide mais nage bien au centre d’un grand cercle qui se meut selon l’époque et les températures sur la Terre. Comment une société qui se dit évoluée peut concevoir de laisser d’autres êtres vivants dans la souffrance et / ou dans l’abus ? Il est de notre devoir de les protéger, il faut travailler en équipe au lieu de se regarder couler l’un l’autre !!
UN IMPACT MORAL, SOCIAL, ENVRIONNEMENTAL ET POLITIQUE
On est en droit de se questionner sur l’effet qu’aurait l’inclusion des droits des animaux dans la société et de la façon dont l’homme changerait aussi sa vision de tout autre groupe humain qu’il a tendance à déshumaniser ou à traiter avec une importance moindre (employés sous-payés, mamans monoparentales, femmes, personnes d’une nation étrangère, personnes handicapées, personnes âgées, etc.).
C’est propablement la portion du livre qui m’a le plus « troublé », en ce sens que le parallèle fait avec les animaux et la domination de l’homme sur les autres espèces et les autres groupes humains minoritaires susceptibles d’être la cible de discrimination m’a fait beaucoup réfléchir. Le mouvement végane est une affirmation autant morale, sociale, environnementale que politique. Il est la suite logique des choses et du gros bon sens à l’époque dans laquelle nous vivons : trop de consommation de viande qui cause des maladies et des cancers partout où elle est consommée, un élevage intensif d’animaux cordés en rang d’oignons dans des bâtiments pour maximiser la production, nourris à la farine animale alors que ces herbivores ont une alimentation différente dans leur milieu naturel, trop de déchets produits et d’utilisation des ressources naturelles ce qui hypothèque notre patrimoine à tous, de mauvais choix de consommation liés à notre culture et à la désinformations, etc.
Les humains ont mangé de la viande pour survivre et devenir les personnes que nous sommes aujourd’hui ? Et bien qu’à cela ne tienne, à notre époque, si nous voulons évoluer afin de devenir les humains de demain, il faut cesser d’en consommer pour préserver notre habitat et permettre à tous d’avoir accès à de la nourriture variée partout dans le monde.
Ça reste un ouvrage philosophique et donc assez articulé. Pourtant, je l’ai trouvé très accessible et facile à lire. Les sujets sont bien développés et le vocabulaire bien choisi. Les nouveaux concepts sont très bien expliqués et mis en contexte de façon claire.
Bref, si tu veux penser en dehors de la petite boîte, je te suggère de te mettre le nez dans ce livre, ça va faire tourner ton p’tit hamster (le mien est rendu top shape ! 😉 ) et amener plus loin ta réflexion sur les choix que tu peux faire dans ta vie qui auront un impact significatif et dont tu pourras être fier. Ultimement, si tu ne choisis pas d’être végane, comme le dit Martin Gibert, tu te dois au moins de promouvoir ce mode de vie le plus possible.
Bonne lecture !!
Voir son steak comme un animal mort – Martin Gibert
Paru le 7 mai 2015 chez LUX Éditeur